Samsung vient de suspendre la production de son Galaxy Note7, le dernier modèle de sa gamme emblématique de smartphones. Et pour cause : en raison d’un défaut de batteries, certains appareils surchauffent et prennent feu. Près de 2,5 millions de téléphones avaient été rappelés par le géant de l’électronique, mais des appareils de remplacements ont aussi explosé.

avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

Le cauchemar continue pour Samsung. Même remplacés, ses Galaxy Note7 semblent continuer de prendre feu. L’un a explosé dans un avion aux Etats-Unis avant le décollage. Une enquête est en cours, mais les opérateurs téléphoniques américains ont déjà annoncé qu’ils cessaient d’offrir le modèle.

Ce désastre illustre « la culture d’entreprise d’un groupe obsédé par la vitesse » selon Geoffrey Cain, un journaliste d’enquête qui vient d’écrire un livre sur Samsung. « Samsung est une entreprise de type militaire. Sa force, c’est sa rapidité d’exécution : être capable de sortir des produits très vite », détaille-t-il.

« Ses ingénieurs ont été soumis à une pression intense parce que Samsung voulait battre le dernier iPhone. Ils avaient entendu une rumeur selon laquelle le prochain iPhone était moins cool que les précédents et ils ont voulu sortir leur Note 7 plus tôt. A la fin, ils ont fait une très grave erreur dans la conception des batteries, ce qui est la cause de ces explosions », conclut le journaliste.

Une débâcle sur fond de transition dynastique délicate : le PDG du conglomérat, Lee Kun-hee, est hospitalisé depuis deux ans. Son fils, Lee Jae-young, s’apprête à lui succéder. Alors qu’il n’a pas encore fait ses preuves, il doit déjà affronter sa première crise majeure.